Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Grâce à l’éclipse 3

Des textes de

  • Serge Lamothe, Fugueuse 5
  • Francis Catalano, Les étés des Indiens 11
  • Dominique Robert 15
  • Martine Audet, Des voix stridentes ou rompues 19
  • Stéphane Despatie, C’est maintenant 23
  • Jean-François Poupart, Messerschmitt 27
  • Isabelle Forest 31
  • Benoit Jutras, Outrenuit37
  • Hector Ruiz, La faiblesse de notre ressource pour une démarche non aliénable41
  • Tania Langlais, Philémon joue 45
  • Marie-Josée Charest, Aucun de nous ne marche sur terre 49
  • Daniel Leblanc-Poirier, Le cinquième corridor 53
  • François Guerrette, D’avoir voulu toucher le soleil mes dix doigts plaident coupables 57
  • Jorge Aulicino 61

Dialogue

  • Puisque les dieux ne parlent pas – Anthologie de poésie contemporaine du Pérou
    Dossier préparé par Francis Catalano avec la collaboration de Bruno Pólack Cavassa avec des textes de : Miguel Ángel Sanz Chung, Paul Guillén, José Agustín Haya de la Torre, Diego Molina, Tilsa Otta, Mario Pera, Jerónimo Pimentel, Denisse Vega Farfán, Víctor Ruiz Velazco
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Grâce à l’éclipse

 

je reviens de toute ma peau
dans les brèches où tu respires
te donner toute ma langue
et la longue lumière qui nous prolonge

Jean-François Poupart

En écrivant, tu déploies une ligne de mots. Cette
ligne de mots est un pic de mineur, un ciseau de
sculpteur, une sonde de chirurgien. Tu manies ton
outil et il fraie un chemin que tu suis. Tu te trouves
bientôt profondément engagé en territoire inconnu.

Annie Dillard

 

Une éclipse peut toujours mettre en lumière des territoires insoupçonnés. Comme si le faisceau délimitait une nouvelle zone, découpait une langue pour générer du texte neuf. Pour la majorité des Québécois, la littérature péruvienne n’est qu’un secret. De tradition orale préhispanique, nous n’en avons que de vagues échos remontant tant bien que mal les Amériques jusqu’à nous. Mais il suffit souvent de regrouper des auteurs d’une même origine pour qu’on y dessine des liens, des parentés, et qu’on soit plus à même de nommer une littérature. Et avant de trop se prononcer : on cherche plus loin. On veut en connaître davantage sur les auteurs d’un territoire, d’une génération, et sur les autres qui les précèdent, les suivent, les accompagnent, ou simplement, ceux qui écrivent en marge de ce qui vient jusqu’à nous. Une éclipse éclaire… mais cache autre chose. Puisse ce dossier intitulé « Puisque les dieux ne parlent pas, Anthologie de poésie contemporaine du Pérou » intéresser nos lecteurs et les pousser à fouiller dans l’univers péruvien.

Ainsi, sous la gouverne de Francis Catalano, membre du comité de rédaction de la revue, avec la précieuse collaboration de Jean-Pierre Pelletier, d’Antonella D’Agostino, de Carl Lacharité et d’Odelin Salmerón, qui se sont tous prêtés une fois de plus au jeu de la traduction, un dossier regroupant neuf jeunes poètes péruviens s’est construit. Ils sont tous nés entre 1976 et 1986, et ils nous offrent des vers originaux qui nous permettent de goûter à la poésie actuelle de ce coin du monde. Ainsi, vous pourrez lire des textes de Mario Pera, José Agustín Haya de la Torre, Denisse Vega Farfán, Víctor Ruiz Velazco, Tilsa Otta, Paul Guillén, Diego Molina, Miguel Ángel Sanz Chung et Jerónimo Pimentel.

Mais d’abord, dans la section régulière du numéro, nous retrouvons des noms familiers des lecteurs de la revue Exit dont la majorité s’est aussi retrouvée, auprès d’autres Québécois, dans un florilège d’une publication péruvienne (revue Fórnix, « Voces de Quebec »). Nous avons donc la chance de voir ce que creusent les Serge Lamothe, Francis Catalano, Dominique Robert, Martine Audet, Stéphane Despatie, Jean-François Poupart, Isabelle Forest, Benoit Jutras, Hector Ruiz, Tania Langlais, Marie-Josée Charest, Daniel Leblanc-Poirier et François Guerrette. Aussi, pour faire le pont avec le dossier du numéro précédent consacré à l’Argentine, nous avons la chance d’accueillir le poète argen­tin Jorge Aulicino, dans une traduction de Flavia Garcia.

Le chemin que l’on parcourt en façonnant une écriture ne fait pas l’œuvre, certes, mais les poètes qui acceptent de publier en revue nous dévoilent un bout de leur route, de leur recherche. Je le dis souvent : cela demande beaucoup d’humilité, cela exige d’eux qu’ils confrontent leurs doutes en nous offrant des parcelles d’un livre à venir qui n’est habituellement pas encore terminé. Nous leur en sommes reconnaissants et savourons le privilège de pouvoir lire des inédits de poètes que l’on admire.

Bonne lecture !
Stéphane Despatie