Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Sous l’écorce : des mots 3

Des textes de

  • Jennyfer Gauthier, La marche oblique 5
  • Carmen Villoro, Extraits de l’anthologie Épi avant le vent 9
  • Myriam Moscona, Celui qui nage 17
  • Stéphane Marcoux, Hommage à Solange 31
  • Daniel Leblanc-Poirier, Le vent bisexuel de l’autoroute 20 41
  • Tony Tremblay, Images de monstres (extraits) 47

Dialogue

  • Subreviure / Survivre – Jeunes poètes de langue d’oc
    Dossier préparé par Maëlle Dupon avec des textes de Xavier Bach, Marçau de l’Oliu, Jean-Christophe Dourdet, Maëlle Dupon, Rodin Kaufmann, Aurélia Lassaque, Stéphane Salendres et Alidé Sans
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Sous l’écorce : des mots

 

Je ne crains plus de ralentir le pas
Je dépose mes forces en des lieux stratégiques

Marie-Hélène Montpetit

une parole en désordre
cachant dans son silence
l’horizon du dedans

Claude Beausoleil

à deux nous réinventerons cet arbuste négligé
que l’on nomme espoirier

José Acquelin

Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut.
Frédéric Mistral

 

Fidèle à nos habitudes, le numéro 79 réunit des auteurs de différentes générations, de différentes langues et de différents horizons.

Dans la section régulière du numéro, vous pourrez lire des textes de Jennyfer Gauthier, Carmen Villoro (traduction d’Ana Cristina Zúñiga), Myriam Moscona (traduction de Nelly Roffé), Stéphane Marcoux, Daniel Leblanc-Poirier et Tony Tremblay. À l’exception de Daniel Leblanc-Poirier, un habitué de nos pages, et de Tony Tremblay, l’un des fondateurs de la revue, ces poètes publient pour la première fois dans la revue Exit. Jennyfer Gauthier démarre superbement le numéro avec La marche oblique, une suite de poèmes épurés et précis, des textes qui ouvrent une brèche au milieu du vertige. Carmen Villero, poète de Guadalajara au Mexique, signe quant à elle des textes lumineux sur les éléments, le temps, les couleurs, alors que sa consœur de México, Myriam Moscona, avec Celui qui nage, suite dédiée à la mémoire de ses parents, offre, à l’instar de Jennyfer Gauthier, des textes imprégnés de vertige où la chute semble imminente. Stéphane Marcoux et Daniel Leblanc-Poirier nous ramènent quant à eux dans des univers plus concrets. Chez Marcoux, « la distance résonne » entre le narrateur et la ou les personnes à qui il écrit dans la suite Hommage à Solange, mais le langage est direct, généreux, et comble presque le fossé entre les protagonistes. Quant à Daniel Leblanc-Poirier, avec Le vent bisexuel de l’autoroute 20, il nous invite dans un monde où tout est prêt pour la déchirure, où le je se fait le perturbé perturbateur, « la bille dans la tourmente ». C’est dur, fascinant et touchant. On termine la section régulière du numéro avec Tony Tremblay et ses Images de monstres, où le narrateur se dévoile humblement et nous tend, comme un bouquet, ses éclats, parfois coupants, ses morceaux de cœur, de tempête, et demande pratiquement le chemin qui mène à des matins plus lumineux. On retrouve, avec plaisir et intérêt, sa toile, son lexique et ses chimères.

Rassemblés par Maëlle Dupon, qui dirige ce dossier intitulé « Subreviure, jeunes poètes de langue d’oc », les huit poètes Alidé Sans, Rodin Kaufmann, Marçau de l’Oliu, Jean-Christophe Dourdet, Aurélia Lassaque, Stéphane Salendres, Xavier Bach et Maëlle Dupon nous proposent ici une entrée dans la poésie occitane d’aujourd’hui. Une poésie d’aujourd’hui faite par des jeunes qui créent en langue d’oc et s’autotraduisent. Si la langue est perçue comme étant d’un autre temps, les préoccupations de ces jeunes auteurs de différentes régions sont actuelles, leurs formes aussi, et il nous est apparu essentiel de publier également les textes d’origine afin d’imprimer cette langue. Nous espérons que vous prendrez plaisir à lire ces poètes et à découvrir cette langue.

En terminant, nous voulons remercier Linda Bonin pour toutes ces belles années au sein du comité de lecture, ainsi que souhaiter la bienvenue à Jonathan Lamy-Beaupré qui se joint maintenant à l’équipe.

 

Bonne lecture !

Stéphane Despatie