Sommaire

Présentation

  •  Stéphane Despatie, Poèmes d’Amérique 3

Des textes de

  • Christine Germain 5
  • Christophe Pairou, Famine 17
  • Antonio D’Alfonso, Et moi parmi vous 29

Dialogue

  • Maintenant – une poésie américaine
    Dossier préparé par Étienne Lalonde avec des textes de Matthew Zapruder, Noelle Kocot, Matthew Rohrer, Lara Glenum, Joshua Beckman, Craig Dworkin, Rebecca Wolff et Anthony McCann
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Poèmes d’Amérique

 

La vérité, dit un voyageur,
Est un souffle, une brise,
Une ombre, un spectre;
Longtemps je l’ai poursuivie,
Mais je n’ai jamais pu toucher
Le bord de sa robe.

Stephen Crane

et il s’arrête en frottant les mains, épaules remontées,
pendant une bonne demi-minute, pour lire.

C.K. Williams

Seules les bibliothèques s’échappent dans la blancheur.
Ted Hughes

Tu souris.
Non, ce n’est pas fatal.

Sylvia Plath

 

Et si nous explorions l’axe Nord-Sud davantage? Peut-être y trouverions-nous des liens insoupçonnés, des racines communes et des regards similaires ou encore, qui nous bousculent? Nous avons déjà plusieurs fois publié des auteurs mexicains et nous le ferons encore régulièrement, nous sommes avec eux, après tout, les « Latins du Nord ». Mais dans la perspective de creuser le sillon de l’axe Nord-Sud, le dossier du numéro 70 dévoile un échantillon de la nouvelle poésie états-unienne, celui du 71 nous transportera en Argentine et suivra, quelques numéros plus tard, un dossier sur la poésie péruvienne.

Il suffit, lors d’une banale conversation au Mexique, de chercher ses mots en espagnol et de les communiquer, immanquablement, en anglais pour se faire dire, tout aussi inévitablement: « non, S. V. P., pas en anglais. » Un peu comme au Québec, on se méfie. L’étendue de l’océan anglophone est immense et dilue beaucoup de frontières. Et comme pour les Mexicains, la vague et ses ressacs semblent très proches de nous. Mais lorsqu’on parle de poésie américaine anglophone (états-unienne ou canadienne), c’est souvent avec des clichés. On la confine souvent à un type de poésie, au spoken-word ou à ses dérivés. On parle habituellement de ses aspects humoristiques ou narratifs, ou encore de son inspiration puisée dans le quotidien. En fait, sauf lorsqu’il est question de quelques figures de proue, on connaît assez peu la poésie américaine.

Étienne Lalonde s’est intéressé à la poésie de nos voisins du Sud, et a rassemblé, dans un dossier intitulé Maintenant – une poésie américaine, huit poètes états-uniens fascinants. Il a sélectionné les auteurs, mais aussi assuré la traduction des poèmes. Vous pourrez donc aller à la rencontre, en français, des textes de Matthew Zapruder, Noelle Kocot, Matthew Rohrer, Lara Glenum, Joshua Beckman, Craig Dworkin, Rebecca Wolff et Anthony McCann.

Dans la section régulière du numéro, vous pourrez lire les poèmes de Christine Germain, de Christophe Pairoux et d’Antonio D’Alfonso. Christophe Pairoux, qui est d’origine belge et qui vit à Montréal depuis à peine plus d’un an, ainsi qu’Antonio D’Alfonso, qui a des origines italiennes et qui a aussi vécu longtemps à Toronto avant de revenir s’établir à Montréal, ont soumis leurs textes à Jean-Marc Desgent. Ce dernier assumait la direction du dossier du numéro 69 d’Exit, faisant écho au colloque organisé par la Maison de la poésie de Montréal l’an dernier. L’événement portait sur la thématique Poésie, territorialité et identité. En raison d’un manque d’espace (l’ensemble du dossier du dernier numéro d’Exit aurait rempli presque un numéro entier), c’est avec plaisir que nous les accueillons maintenant dans le numéro 70. De plus, leurs textes s’inscrivent aisément dans la section régulière du numéro puisqu’ils ont répondu à l’appel par des poèmes, contrairement aux autres participants du colloque (Denise Brassard, Philippe Delaveau, Pierre-Yves Soucy et François Paré) qui ont choisi la voie de l’essai.

Bonne lecture !
Stéphane Despatie