Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, La saison hantée 3
Des textes de
- Sylvain Campeau, Speak void 5
- Dominique Sorrente, Octobre, ici et cette fois 13
- Madeleine Monette, Le corps panique 23
- Stéphane Despatie, La demeure, ses vaisseaux 33
Dialogue
- Belges, en vers et contre tous
Dossier préparé par Pierre Schroven, avec des textes de : Véronique Daine, Marc Dugardin, Paul Mathieu, André Romus, Marie-Clotilde Roose, Monique Thomassettie, et Alexandre Valassidis 43
La saison hantée
Le spectacle se passe toujours sur plusieurs scènes à la fois.
Anne Penders
L’archet en main
Avec un cœur universel
Philippe Drouin
Mais aussi des bords de la Meuse, de son cousin proche, l’Escaut,
tu verras venir les fameuses
tribus échappées au tombeau.
Liliane Wouters
Voici notre cuvée d’automne, incluant des poètes d’ici et d’ailleurs. Nous accueillons pour ce numéro les poètes Sylvain Campeau, Stéphane Despatie, Madeleine Monette et Dominique Sorrente. D’abord, Sylvain Campeau s’écarte de sa démarche habituelle, tant au niveau de la forme que du contenu, et nous présente Speak void, un long poème qui répond à une nécessité actuelle autant qu’il fait un clin d’œil au célèbre poème de Michèle Lalonde, Speak white. Le poème de Campeau s’inscrit surtout dans la continuité de celui de Lalonde – plutôt qu’en réaction avec ce dernier, comme l’avait en quelque sorte fait Marco Micone avec Speak what – par son caractère manifeste bien ancré dans l’instant, et par cette espèce de colère ou d’indignation qui gronde entre les lignes. Le Marseillais Dominique Sorrente, avec Octobre, ici et cette fois, s’inspire autant d’un passage au Québec qu’il nous fait bénéficier d’une filiation avec la tradition orale qui marie la banalité du quotidien à l’expérience intérieure. Cette suite témoigne ni plus ni moins de la rencontre, tant du poème que de l’autre, où les réflexes se perdent pour faire place à de nouveaux angles. Romancière aguerrie, Madeleine Monette reprend la plume de la poète, et publie, pour la deuxième fois dans nos pages, une suite poétique au fort pouvoir évocateur. Elle signe Le corps panique, une poésie narrative poussée d’un seul souffle, très rythmée, qui nous fait penser au New York d’aujourd’hui, où elle vit. Quelque chose de viscéral et de vertigineux, visiblement, anime cette écriture qui se développe à la frontière du béton et du verre. Finalement, loin de moi l’idée de me prendre pour Flaubert en pastichant sa célèbre formule au sujet de Madame Bovary, mais je vais dire « Stéphane Despatie, c’est moi » avant de poursuivre à la troisième personne du singulier… Avec La demeure, ses vaisseaux, Despatie continue son observation de la famille en poésie en tentant d’ouvrir d’autres portes, d’autres fenêtres.
J’ai eu la chance de croiser Pierre Schroven à plusieurs reprises tant au Québec qu’en Europe. Depuis plusieurs années, l’idée d’ouvrir la section « Dialogue » aux Belges nous trottait dans la tête. Il s’agissait tant de faire un croquis du paysage poétique actuel que de nous donner à lire certains auteurs dont on connaît la réputation et certains autres à découvrir. Plutôt que de mettre fin à nos conversations, Schroven relance le dialogue avec Belges en vers et contre tous, un dossier regroupant Véronique Daine, Marc Dugardin, Paul Mathieu, André Romus, Marie-Clotilde Roose, Monique Thomassettie et Alexandre Valassidis. Loin des chapelles et des coteries, ces auteurs proviennent de différentes générations, de différentes tendances et de différentes maisons d’édition. Nous avons la chance de les voir ici regroupés.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie