Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, Les cahiers de décembre 3
Des textes de
- Tony Levin, Fragile comme une chanson 5
- Nicolas Lauzon, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs 15
- Chloé LaDuchesse, : ta maison 25
- Stefan Psenak, Crucifié du vide 31
- Mario Cyr, éliminatoires 37
- Bernard Pozier, Dérivés 41
- Mario Cholette, Poème lent 51
- Georgette LeBlanc, La game (notes de terrain) 61
Dialogue
- Roger Des Roches, Jouer d’instinct
Un entretien de Gérald Gaudet 71
Les cahiers de décembre
dans ces vers qui refusent
de basculer
Louise Dupré
J’étripe Dieu
Dans une cave
Sans scie
Ni fournaise
Jean-Sébastien Huot
Nous nous accommodons du peu qu’il reste :
les chantiers de l’avenir ont été désaffectés par nos soins,
fossiles irradiés.
Paul Chamberland
L’arrivée de décembre influence toujours plus l’écriture qu’on ne le croit a priori. Paradoxalement, la saison fait autant sortir qu’entrer l’écrivain. Plus de salons, d’événements, de lancements qui nous font sortir, nous rassemblent, et le froid, ce froid qui nous ramène à l’intérieur, à la table d’écriture. Table qui rassemble à son tour les morceaux du poète. Et lorsque nous sommes dehors, les sens travaillent aussi autrement : les chapeaux, les écharpes, les gants, les pelures que l’on revêt, tout teinte nos lunettes. Ceci influence autant l’écriture que la lecture. Pour ce quatre-vingt-neuvième numéro d’Exit, nous avons réuni huit poètes pour la section régulière. À l’exception d’un Bostonnais, ils sont tous nés au Québec et proviennent de générations et d’horizons bien différents. La moitié de ces auteurs publie pour la première fois en nos pages et nous sommes fiers de les accueillir. C’est à Tony Levin que revient l’honneur d’ouvrir ce numéro avec une suite intitulée Fragile comme une chanson(traduction de Bernard Pozier) où le musicien (virtuose) bien connu s’arme maintenant des mots pour exprimer, entre autres, ses impressions sur la musique. Suit Nicolas Lauzon, avec Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, une suite narrative, territoriale, qui nous mène loin des grands centres. Avec : ta maison, Chloé LaDuchesse, quant à elle, poursuit l’aventure avec des textes où l’on sent l’hiver qui s’amène, où on lit la mécanique des gestes autant que les murs que l’on érige. Stefan Psenak, polygraphe, après des années d’absence en poésie, nous revient avec Crucifié du vide, une suite percutante, comme des éclats de verre exposés sur la reconstruction d’un tableau laissé pour compte. L’écrivain Mario Cyr, plus connu pour ses romans, pour son entrée dans Exit, publie Éliminatoires, des poèmes sobres, nuancés, où se trame, entre autres, un drame familial. Suite à son excellente traduction de Tony Levin, nous avons pensé à inviter Bernard Pozier, poète prolifique qui nous a donné ces dernières années certains de ses meilleurs livres, qui nous offre ici Dérivés, une suite économe, précise, en totale adéquation avec les citations choisies. Nous continuons avec Poème lent de Mario Cholette, ancien membre de l’équipe, qui présente ici un travail pas si éloigné de celui effectué par le Cholette romancier, plongeant dans les souvenirs et perçant l’usé vernis déposé par le temps. Pour terminer la section régulière du numéro, poursuivant en poésie narrative, nous sommes invités au pays de Georgette LeBlanc avec La game (notes de terrain), un long poème fascinant dans l’univers si particulier de l’auteure, qui a su, au fil des livres, imposer un style et une langue au corpus de la poésie contemporaine.
Pour clore ce numéro, un dossier intitulé Jouer d’instinct et présenté par Gérald Gaudet nous présente un entretien avec Roger Des Roches, un des poètes québécois les plus marquants des dernières années. Au fil du dialogue, on dissèque avec l’auteur quelques moments clés de l’immense travail effectué par ce poète depuis ses premiers pas en poésie. Si le numéro s’est ouvert avec la poésie d’un musicien, on a ici la chance qu’il se termine avec les mots d’un auteur dont la musique accompagne le quotidien et l’écriture, car Roger Des Roches nous offre Poèmes inédits (extraits de Ouvrir le livre à la page Danger, en préparation). L’auteur vient d’ailleurs de faire paraître son dernier opus, Faire crier les nuages, aux Herbes rouges.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie