Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, Le corps dit vrai 3
Des textes de
- France Boucher, Nef de pierre 5
- Flavia Garcia, Diversions 15
- Patrick Williamson, L’Anse-aux-Prussiens 23
- François Charron, J’écris la vérité et elle me tue 29
- Pontus Lindh, Matériau humain 39
Dialogue
- Des rues et des langues
Dossier préparé par Benoit Bordeleau et Hector Ruiz
Avec des textes de
Benoit Bordeleau, Denise Brassard, Roxanne Lajoie, Corinne Larochelle, Dominic Marcil, Xavier Martel, Geneviève Nugent, Chloë Rolland et Hector Ruiz 51
Le corps dit vrai
J’étais une forme avec des bouts qui dépassent
Roseline Lambert
je vois loin et mes bras vont jusque-là
Jean-Marc Desgent
Je suis au fond de l’arbre à repousser
Kim Doré
J’apprends les eaux éteintes, j’habille en pain
Roger DesRoches
Les textes que vous lirez ici chantent ou dansent sur la réalité et la vérité, ou bien ils la découpent, l’affichent froidement comme sur la porte d’un réfrigérateur qui contiendrait le temps, des souvenirs, des errances et les limites du corps. Le corps finit toujours par dire vrai, par refuser l’illusion qui voyage pourtant en lui, aussi bavarde que mystérieuse. Des tatouages et d’autres interventions tentent d’enraciner le poème, de relayer ce qui se passe, au fond, dans la chair en mouvement. Mais les mots se placent, s’alignent, un jour ou l’autre, le long de la colonne; c’est ainsi.
Dans la section régulière du numéro se succèdent autant de talents que de contrastes et d’agréables surprises littéraires. Les poètes France Boucher, Flavia Garcia, Patrick Williamson, François Charron et Pontus Lindh, appartenant à des générations et des courants bien distincts, sont réunis ici et nous présentent, pour la plupart, des inédits encore très chauds. France Boucher, pour une première publication dans la revue, nous invite, avec Nef de pierre, dans un univers personnel qui navigue dans les références littéraires et musicales. Flavia Garcia, dont on a l’habitude de lire les traductions de l’espagnol dans Exit, elle, propose Diversions, une suite sur l’amour, autant un constat qu’une ouverture, alors que Patrick Williamson, poète anglais vivant à Paris, grâce à une traduction de Gilles Cyr, nous offre L’Anse-aux-Prussiens, un texte étonnant et rigoureux, aussi une première publication chez nous. François Charron, un habitué de nos pages qui s’était fait discret depuis quelques années, signe un texte percutant intitulé J’écris la vérité et elle me tue. Finalement, l’honneur de fermer la section régulière du numéro revient au Suédois Pontus Lindh, qui, avec Matériau humain, traduit par Philippe Bouquet, nous confie un texte touchant sur la fragilité de la vie autant que sur la filiation. Il s’agit pour lui aussi d’une première publication dans nos pages, comme c’est également une première traduction de la langue suédoise pour Exit.
Dans un dossier préparé par Benoit Bordeleau et Hector Ruiz, intitulé Des rues et des langues, vous pourrez lire les textes de Corinne Larochelle, Geneviève Nugent, Roxanne Lajoie, Chloë Rolland, Benoit Bordeleau, Xavier Martel, Dominic Marcil, Hector Ruiz et Denise Brassard. Ces auteurs ont, le même jour, déambulé pendant environ deux heures dans un quadrilatère bien précis du Plateau-Mont-Royal (Rachel, Saint-Denis, De Bienville, De Mentana), ils se sont approprié le territoire avec la disponibilité d’esprit et l’ouverture à la création qu’ils avaient ce jour-là; ces textes livrent le fruit de cette déambulation commune.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie