Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, De l’encre sur l’écran 3

Des textes de

  • Michel Pleau, La même nuit 5
  • Rodney Saint-Éloi, La pirogue sur le fleuve 13
  • André Roy, L’animal de la peinture 19
  • Charles Ducal, Poèmes, précédés d’un entretien et d’une présentation par Pierre Schroven 27

Dialogue

  • La vidéopoésie au Québec
    Dossier préparé par Jonathan Lamy Beaupré avec des textes de Caroline Monnet, Pierre Bastien, Suzan Vachon, Simon Dumas, Jean Coulombe, Jean-Claude Gagnon, Alain Larose, Geneviève Gosselin-G., Hélène Matte, Jonathan Lamy Beaupré, Daphné B. et Karoline Georges
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De l’encre sur l’écran

nulle obscénité dans cette dérive
un autre rêve désorienté trop raconté
Fredric Gary Comeau

elle veut être la danse qui perd pied entre le saut et la chute
Sonia Lamontagne

Elle émane d’un atelier à peine imaginable
Marcel Labine

 

Au moment d’écrire ces lignes, Paris et Beyrouth sont en pleine tragédie. Le téléviseur demeure ouvert en même temps que la radio, on surveille les médias sociaux, et chaque livre qu’on lit, chaque chanson qu’on entend pren­nent une autre connotation, ouvrent une autre dimension. Dans la section régulière du numéro, on vous invite à vous plonger dans les univers de Michel Pleau, Rodney Saint-Éloi, André Roy et Charles Ducal. Charles Ducal, lauréat de multiples prix importants, est présentement le Poète national en Belgique. On le sait, la Belgique abrite une population de différentes communautés linguistiques. Pierre Schroven, poète belge habitué du Québec, présente et interviewe cet écrivain de langue néerlandaise originaire du Brabant flamand, afin de mieux cerner le contexte dans lequel Charles Ducal écrit et assure son mandat. Du côté canadien des choses, il y a aussi un poète officiel du Parlement en la personne de Michel Pleau. À ce titre, son rôle est entre autres d’écrire des poèmes notamment pour des occasions importantes au Parlement, de parrainer des séances de lecture de poésie et de conseiller le bibliothécaire parlementaire, bref d’assurer une présence et d’exercer une vigilance de nature littéraire et culturelle dans le paysage. Pour Exit, Michel Pleau nous a présenté une suite de poèmes intitulée La même nuit. Sa suite, par hasard (puisque écrite il y a un moment déjà), s’inscrit en phase avec les événements récents, en débutant avec « nous n’avons plus que la peur », et un peu plus loin avec ce passage : « mais quel est ce monde / de quelle présence sommes-nous les témoins / on ne sait plus si nous touchons / le commencement ou la fin ». Rodney Saint-Éloi, poète, éditeur et essayiste venant tout juste de faire son entrée à l’Académie des lettres du Québec, nous propose quant à lui La pirogue sur le fleuve. « Dans cette ville, rien n’est mesure », écrit-il dans cette suite en prose autour de Saint-Laurent-du-Maroni. En nous emmenant en Amérique du Sud, il nous ramène en France, d’une certaine façon… Ensuite, nous lirons André Roy, nouveau lauréat du prix Alain-Grandbois, qui nous offre L’animal de la peinture, une suite de poèmes inspirés du peintre Francis Bacon, qui, avec des vers tels que «Le pinceau se couche comme une langue », nous forcent à faire des liens entre les différentes pratiques des arts. Le choix d’inviter André Roy à publier des poèmes dans un numéro présentant aussi un dossier sur un art cinématographique s’imposait. Merci André.

Dans la section Dialogue, vous pourrez lire le dossier préparé par Jonathan Lamy Beaupré, membre du comité de rédaction de la revue Exit, qui a rassemblé, sous le thème de La vidéopoésie au Québec, des textes de Caroline Monnet, Pierre Bastien, Suzan Vachon, Simon Dumas, Jean Coulombe, Jean-Claude Gagnon, Alain Larose, Geneviève Gosselin-G., Hélène Matte, Jonathan Lamy Beaupré, Daphné B. et Karoline George. Je vous laisse le soin d’aller lire la présentation de Jonathan qui expose bien les questionnements soulevés par ce sujet vaste qui n’est pas aussi documenté qu’on le croirait. Mené de main de maître, le dossier nous donne envie de pénétrer les univers de ces auteurs et de ces réalisateurs. Il nous donne le goût d’explorer ces formes amenées par l’union de l’encre et de la pellicule.

Bonne lecture !
Stéphane Despatie