Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Et maintenant ? 3

Des textes de

  • Étienne Lalonde, Jours d’atelier 5
  • Kenia Cano, Sur les chiens et d’autres animaux 19
  • Dominique Olivier, Petites chutes dans le noir 35
  • Patricia Ortíz Lozano, Maison de pluie (extrait) 45
  • Miriam F. Perales, L’ombre d’un jour quelconque (extrait) 53
  • Paloma Mora 59
  • Émile Martel 67

Dialogue

  • Incitation à la révolte
    Dossier préparé par François Guerrette avec des textes de :
    Paul Chamberland, Jean-Paul Daoust, Fernand Durepos, Hélène Monette, Danny Plourde, Jean-François Poupart, Erika Soucy et Tony Tremblay
    81

 

Et maintenant ?

la nuit couverte d’étoiles rouges,
présageant le tranchant de l’épée sur les rêves
Elsa Cross

Lentement la brèche s’élargit, se rétrécit, s’élargit encore.
Paul-Émile Borduas

L’abri de chair tremblote sur le méridien.
Claude Gauvreau

Nous massacrerons les révoltes logiques
Arthur Rimbaud

 

Difficile d’écrire ces lignes entre le printemps qu’on a connu et l’automne qui s’en vient à grands pas. Vous lirez ces lignes au moment où certains dés seront déjà jetés, mais ce numéro fut monté en août 2012, et je crois bien que peu importe leur trajectoire, on pourra encore dire : et maintenant? Depuis toujours, l’actualité bouscule l’art. « Pour entrevoir l’essentiel, disait Cioran, il ne faut exercer aucun métier», et pourtant, rester allongé toute la journée à gémir n’a jamais fait avancer grand-chose, et surtout, d’être loin de l’action endort aussi ce muscle qui nous fait tant écrire, un jour ou l’autre.

Dans ce numéro 68, vous pourrez lire la section Dia­logue préparée par François Guerrette et rassemblant les voix de huit poètes se prononçant sur le thème de la révolte. Mais préalablement, dans la section régulière de la revue, nous vous invitons à lire les textes de sept poètes de talent, dont six publient pour la première fois en nos pages. Tout d’abord, Étienne Lalonde, auteur prolifique et fréquemment publié chez nous, nous offre une suite inédite intitulée Jours d’atelier. Étienne Lalonde, présentement au studio du Québec à New York, nous présentera bientôt un dossier sur la poésie américaine. Ensuite, nous pouvons lire Sur les chiens et d’autres animaux de Kenia Cano, une poète et artiste visuelle mexicaine qui vit à Cuernavaca où elle enseigne la poésie contemporaine et ses correspondances avec d’autres formes d’art. Ses textes sont ici traduits par Brigitte Liesse et adaptés par Francis Catalano. Puis Dominique Olivier, qu’on a pu lire pendant dix ans à l’heb­domadaire Voir, signe une première publication en poésie avec Petites chutes dans le noir. Grâce au travail de traductrice d’Ana Cristina Zúñiga, nous pouvons découvrir trois poètes mexicaines : Patricia Ortíz Lozano, avec des extraits de Maison de pluie, Miriam F. Perales avec des extraits de L’ombre d’un jour quelconque et Paloma Mora dont les poèmes traduits et publiés ici sont tirés de l’ouvrage intitulé : Car­tografía Personal / Cartographie personnelle. Finalement, nous accueillons une longue suite sans titre de nouveaux textes des plus intéressants d’Émile Martel. Émile Martel ayant lui-même traduit plusieurs poètes hispanophones, il nous apparaissait judicieux que ces textes figurent dans ce numéro en particulier.

Dans un dossier intitulé Incitation à la révolte, François Guerrette a rassemblé huit poètes qui, loin d’être indifférents aux événements récents qui se sont déroulés au Québec et ailleurs dans le monde, prennent la parole, réagissent, se questionnent et nous questionnent. Paul Chamberland publie un extrait d’Un manifeste citoyen, Danny Plourde, Poings & Panaris, Jean-Paul Daoust, Ode saturnienne, Hélène
Monette, Ça commence à faire, Tony Tremblay, Notes du directeur des programmes, Erika Soucy, un inédit sans titre, Fernand Durepos, La vitesse du sang, et Jean-François Poupart, Mer rouge mer noire mer morte. Nous sommes très fiers de ce dossier, où certains adoptent un angle plus circonstanciel, d’autres non, mais tous sont portés par des préoccupations collectives. Mentionnons aussi que ce man­dat fut confié à François bien avant le printemps 2012… Comme quoi, parfois, l’essence précède l’existence ! Blague à part, la matière était là, ça bouillonnait depuis quelques temps déjà et l’idée du numéro s’est dessinée. Nous voulions d’ailleurs confier un dossier à François Guerrette, peu importe le sujet. L’angle par lequel il observe les choses nous stimulait. Nous avons très hâte que vous vous plongiez dans ce numéro.

Bonne lecture !
Stéphane Despatie