Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Charnière universelle 3

Des textes de

  • Michel X Côté, Une ville spectrale 5
  • Stéphanie Filion, L’Orient l’attente 13
  • Jacques Rancourt, Six poèmes inédits 29
  • François Charron, Anthrax (2e partie) 37

Dialogue

  • Art poétique de S.B.L
    Dossier préparé par Rosalie Lessard, avec des textes de : François Turcot, Kim Doré, Mario Brassard, Louis-Jean Thibault, Véronique Cyr, Patrick Lafontaine, Georgette Leblanc, Judy Quinn, Vincent C. Lambert, Alain Farah     49

Charnière universelle

 

La neige
Est un coffre sans
Couvercle
Werner Lambersy

Dans l’hiver aussi
Il y a des charnières.
Il faut bien qu’il y en ait
Puisque tout cela s’ouvrira.
Guillevic

 

Une revue, c’est une boîte à charnière(s) où les auteurs permettent une entrée dans leurs œuvres. Ils nous offrent un instantané de leur écriture entre deux livres, deux démarches, deux projets, deux boulots, deux saisons. On marche souvent sur la lisière entre deux mondes qui se détachent ou tentent de solidifier la jonction. « Où cesserons- nous d’être de passage ? » questionnait le poète égyptien Georges Henein. Les poètes de ce numéro, si l’on veut, posent cette question à nouveau, à leur manière. Pour Michel X Côté, avec « Une ville spectrale », on semble dégager ce qui reste d’oubli dans la mémoire du spectaculaire, on souligne l’aspect éphémère de ce qui pourtant fut gravé à la charnière universelle du roc. Stéphanie Filion, avec « L’Orient l’attente », illustre l’attente et les univers qui en découlent, les mondes qui naissent dans l’incertitude. Nous sommes ici entre deux temps, et s’il neige dans la nuit, on fera tout pour ne pas sombrer dans l’engourdissement. Jacques Rancourt, quant à lui, nous invite carrément à entrer dans un monde en mouvement où chaque pensée est en déplacement, où l’on ne se pose que sur le dos du vent, dans la transmission des idées et des sentiments. François Charron, à l’instar de Jacques Rancourt, ajoute du noir au noir avec cette suite intitulée « Anthrax (2e partie) » qui fait écho aux poèmes qu’il avait publiés dans le numéro 59 d’Exit. Il s’agit de lancers frappés qui questionnent et qui ébranlent les joints du mur. Accumulation de neige ou non, il enfonce des sondes dans la matière et dans les failles.

Dans un dossier dirigé par Rosalie Lessard et intitulé « Art poétique de S.B.L. », toute une génération de poètes, nés entre 1970 et 1985, répond à l’invitation par des textes aussi pertinents qu’intrigants. Avec « Ça balise » de François Turcot, « Survivre/Brûler/Lire » de Kim Doré, « Auto- portrait à la clairière » de Mario Brassard, « Trois oiseaux libres » de Louis-Jean Thibault, « La poésie est un regard étrange » de Véronique Cyr, « Harpon éthique » de Patrick Lafontaine, « Poétique » de Georgette Leblanc, « Frottements » de Judy Quinn, « Propositions paradoxales pour une méditation désaccordée » de Vincent C. Lambert et « Mad Max » d’Alain Farah, vous pourrez découvrir ou redécouvrir tout un pan de la poésie québécoise grâce à ces nouvelles figures provenant de différentes tendances qui ont su faire leur place dans le paysage actuel.

Bonne lecture !
Stéphane Despatie