Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, S‘imposer aux mots 3
Des textes de
- Dominic Marcil, Il n’y a plus de preuves du jour 5
- Françoise Roy 15
- Benoît Gréan, Chantiers 23
- Angéline Neveu 29
- Bertrand Laverdure, Histoire secrète d’une secte normande qui a enfin réussi à distiller le cuir des animaux 47
Dialogue
- Variations Lescarbot
Dossier préparé par Corinne Chevarier
avec des textes de : Christine Balta, Germaine Beaulieu, Paul Bélanger,
Geneviève Blais, Denise Boucher, Francis Catalano, Henri Chassé, Herménégilde Chiasson, Véronique Cyr, Jean-Paul Daoust, Monique Deland, Denise Desautels. Jean-Marc Desgens, Kim Doré, Louise Dupré. Alexandre Faustino, Violaine Foret, Michel Garneau, Isabelle Gaudet-Labine. Louis-Philippe Hébert. Jean-Sébastien Huot, Gary Klang, Catherine Lalonde. Nancy R. Lange, Corinne Larochelle, Dominique Lauzon, Bertrand Laverdure, Tristan Malavoy-Racine, Marie-Hélène Monpetit, Christine Palmiéri, Danny Plourde, Daniel Leblanc-Poirier, Jean-François Poupart, Dominique Robert, Louis-Martin Savard et Serge Patrice Thibodeau 37
S’imposer aux mots
des phrases pendues aux lampadaires
habillent le paysage
Corinne Chevarier
Les mots sont tombés et ton temps a commencé.
José Emilio Pacheco
Signe des temps ou preuve d’un réel dialogue entre les poésies du monde, nous recevons parfois à la revue plus de textes provenant de l’étranger que de textes écrits sur notre territoire. Ce numéro reflète assez bien ce constat : Dominic Marcil, Québécois étant à ses premières publications; Françoise Roy, Québécoise vivant depuis longtemps au Mexique, présentement en résidence à Buenos Aires; Benoît Gréan, Français vivant à Rome; Angéline Neveu, Française vivant au Québec depuis plusieurs années; ou encore Bertrand Laverdure, Québécois nous ayant envoyé ses textes de Belgique, où il était en résidence d’écrivain. Et comme pour appuyer cet état de fait, nous nous sommes inspirés, pour le dossier intitulé Variations Lescarbot, d’un poète venu d’ailleurs et considéré comme le premier poète d’ici! Maintenant, il s’agirait de savoir : pour qui écrivons-nous? Pour nous-mêmes, pour des Québécois, des Français, des Belges? En tout cas, pas de doute, les mots comme les poètes voyagent. Voici une rencontre avec des poètes qui s’imposent aux mots.
S’imposer aux mots, c’est accepter de participer du Voyage. C’est créer sa propre musique avec les sons offerts, c’est faire son propre chemin au milieu des indications, c’est ajouter un sens, une histoire, a ce qui est en déjà chargé. Pour cette parution, Corinne Chevarier, qui s’est jointe à l’équipe d’Exit depuis le dernier numéro, a eu l’ingénieuse et ludique idée d’inviter 36 poètes à se livrer à un petit jeu : écrire avec les mots d’un autre sans en connaître la source. Aucun poète ne fut donc renseigné sur l’identité de l’auteur, ni sur l’époque ou le contexte dans lesquels les mots, à l’origine, avaient été utilisés. Nos camarades ont donc travaillé avec des mots ou groupes de mots visiblement organisés, orientés, et faisant partie d’un tout qui échappait à la plupart d’entre eux. Nous reproduisons d’ailleurs le poème de Marc Lescarbot (1570-1642) qui inspira, en sous-main, les poètes suivants: Christine Balta, Germaine Beaulieu, Paul Bélanger, Geneviève Blais, Denise Boucher, Francis Catalane, Henri Chassé, Herménégilde Chiasson, Véronique Cyr, Jean-Paul Daoust, Monique Deland, Denise Desautels, Jean-Marc Desgent, Kim Doré, Louise Dupré, Alexandre Faustino, Violaine Forest, Michel Garneau, Isabelle Gaudet-Labine, Louis-Philippe Hébert, Jean-Sébastien Huot, Gary Klang, Catherine Lalonde, Nancy R. Lange, Corinne Larochelle, Dominique Lauzon, Bertrand Laverdure, Tristan Malavoy-Racine, Marie-Hélène Montpetit, Christine Palmiéri, Danny Plourde, Daniel Leblanc-Poirier, Jean-François Poupart, Dominique Robert, Louis-Martin Savard et Serge Patrice Thibodeau. Le résultat est assez fascinant. Tous les poètes sont à la fois sortis de leur cadre respectif et ont poursuivi leur travail actuel en conservant les accents de leur propre voix. Fascinant aussi de croiser ces mêmes mots d’un poème à l’autre tout en changeant d’univers. Ces mots deviennent familiers; au fil des lectures, on s’y attache et ils nous font finalement l’effet d’un lieu rassurant.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie