Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, La poésie aux portes 3

Des textes de

  • Franck Villain 5
  • Stéphane D’Amour, Six villes 15
  • Serge Lamothe, Les Urbanishads (extrait) 23

Dialogue

  • Coup de sonde : les orientations de la poésie québécoise actuelle
    Dossier préparé par Denise Brassard
    Des textes de : Marc André Brouillette, Vincent Charles Lambert, Gabriel Landry, Denise Brassard, Bertrand Laverdure, Catherine Mavrikakis, Steve Savage, Pierre Ouellet, David Wormäker
    35

 

La poésie aux portes

 

Les paroles de l’hiver dernier
sont dépassées
Anise Koltz

je revois sur la neige énorme du balcon
des erreurs recouvertes d’évidences
Jean-François Poupart

A squeal of brakes.
Or is it a birth cry ?
Sylvia Plath

 

Ils s’inscrivent dans la continuité ou ils surgissent par la faille. Ils ouvrent la porte et avancent sur la pointe des pieds, ou ils la défoncent et entrent en bourrasque, ou encore, ils demeurent sur le seuil, indécis. Quelquefois, ils passent tous droit, indifférents aux portes connues et cherchant ailleurs l’issue de leurs résonances. Mais ils écrivent, et arrivent parfois à nous surprendre, les jeunes poètes, ou les poètes tout court, ceux dont on n’a pas entendu les coups à l’entrée, ceux qu’on n’a pas vus venir. « L’hiver, pourvu qu’on le cultive, nous dit Emily Dickinson, est aussi arable que le printemps. » Nous avons donc reçu une importante quantité de textes de qualité mais, pour la cohérence de cette livraison d’hiver qui porte un regard sur la poésie d’aujourd’hui, notre choix s’est arrêté sur trois poètes. Ce numéro 49 propose donc des textes de Franck Villain, un Français d’origine, vivant au Japon, qui n’a jamais publié de livre de poésie, de Stéphane D’Amour, qui publiait dernièrement son premier recueil, et une longue suite de Serge Lamothe, surtout connu comme romancier. Plus théorique qu’à l’habitude, ce numéro d’Exit a aussi donné la parole, pour sa section « Dialogue » préparée par Denise Brassard, à plusieurs poètes et intervenants du milieu de la poésie qui, de différentes façons, participent ou s’intéressent particulièrement à la poésie qui se fait actuellement chez les poètes dont l’œuvre est surtout devant eux. Vous remarquerez la formule employée, maladroite s’il en est, pour éviter de dire « poésie des jeunes », « jeune poésie » ou « poésie actuelle »… C’est que l’une des raisons qui nous ont poussés à nous intéresser au sujet réside justement dans cette difficulté à la nommer ou à cerner la particularité de la poésie qui s’inscrit ou tente de s’inscrire dans le corpus existant. Dans sa présentation des textes recueillis, sous le titre Coup de sonde, Denise Brassard lance quelques questions qui ont servi, en quelque sorte, de balises ou de pistes de recherche pour l’exercice : « Peut­-on parler d’orientations particulières dans la poésie québécoise contemporaine ? Quels en sont les enjeux, les thèmes récurrents ? Qu’est-ce qui distingue la poésie actuelle de celles qui l’ont précédée ? Quel lien entretient­-elle avec son propre passé, avec la poésie étrangère ? La poésie joue-­t­-elle un rôle dans notre société ? Quel lien entretient-elle avec l’idéologie, l’histoire, le politique, le sacré? » Enfin, les poètes Marc André Brouillette, Vincent Charles Lambert, Gabriel Landry, Denise Brassard, Bertrand Laverdure, Catherine Mavrikakis, Steve Savage, Pierre Ouellet et David Wörmaker ont accepté notre invitation. Chacun à sa manière nous fait bénéficier de ses observations et de ses réflexions.

Bonne lecture !

Stéphane Despatie