Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, Les vrais trajets 3
Des textes de
- Bruno Lemieux, au-dessus des fenêtres 5
- Étienne Lalonde, Tu es le plus grand jour 17
- Carlo Bordini, Une petite fièvre 29
- André Roy, De la suite dans les nuits 39
Dialogue
- Latinités
Dossier préparé par Bernard Pozier
Témoignages : Claude Beausoleil, Jean-Marc Desgent, Paul Bélanger
Poèmes :
Jacques Ancet, France
Maria Baranda, Mexique (traduction d’Isami Nakasone)
Luis Bravo, Uruguay (traduction de Denys Bélanger)
Marco Antonio Campos, Mexique (traduction de Denys Bélanger)
Elsa Cross, Mexique (traduction de Christine Balta)
Susy Delgado, Paraguay (traduction de Denys Bélanger)
Vanessa Droz, Puerto Rico (traduction de Christine Balta et de Marco Antonio Campos)
Elva Macias, Mexique (traduction de René Montes)
Fabio Scotto, Italie (traduction de Francis Catalano)
Cecilia Romana, Argentine (traduction de Denys Bélanger) 47
Les vrais trajets1
Les vrais trajets
Tu as dit au revoir
et je suis né avec les paroles
comme des photographies
retournées sur le mur.
Guillermo Fernández
Si, selon le poète et essayiste mexicain Eduardo Hurtado, « personne ne se baigne jamais dans le même poème », malgré les frontières de la traduction, ces élégantes distances, nous pouvons affirmer, comme le dit encore Hurtado, qu’« en transe poétique, la langue vient et va comme un poisson dans l’eau ». Depuis maintenant plusieurs années, un nombre considérable de poètes et de poésies voyagent beaucoup d’un pays à l’autre et d’une langue à l’autre. S’il n’est pas toujours facile de rendre compte d’une rencontre, d’un rendez-vous, il est évident qu’au-delà des « mariages » plus ou moins arrangés, et qu’au-delà des aventures sans lendemain, demeurent certains partages déterminants. Et sur les ponts que l’on dresse, de vrais trajets, comme c’est le cas ici, s’effectuent. Non seulement de ces échanges naissent des réseaux pragmatiques favorisant l’essor de différentes cultures, mais quelque chose de réel et d’authentique se produit sur le plan de la création même, et ça, c’est un signe manifeste de nos maturités littéraires, de nos ouvertures, et de la reconnaissance mutuelle de nos pairs au-delà des frontières. Dans ce numéro, le poète Bernard Pozier, un habitué de la « Rencontre des poètes du monde latin » (Encuentro de poetas del mundo latino) qui a lieu chaque année au Mexique, a rassemblé les textes de plusieurs participants de la rencontre afin de souligner le vingtième anniversaire de la première participation québécoise à cet événement. Outre les Québécois Claude Beausoleil, Jean-Marc Desgent et Paul Bélanger, vous pourrez lire les poèmes des Mexicaines Maria Baranda, Elsa Cross et Elva Macias, et du Mexicain Marco Antonio Campos. De plus, des textes de Jacques Ancet (France), Luis Bravo (Uruguay), Susy Delgado (Paraguay), Vanessa Droz (Puerto Rico), Fabio Scotto (Italie) et Cecilia Romana (Argentine) se retrouvent dans ce dossier qui donne une idée assez précise de la teneur poétique de la rencontre. Cette section de la latinité est précédée de la première publication en poésie de Bruno Lemieux, d’une suite d’Étienne Lalonde, d’une traduction du travail de Carlo Bordini et des poèmes d’André Roy. Fidèle à ses habitudes, la revue Exit publie donc dans le même numéro de jeunes poètes et des poètes confirmés, tout en renforçant ses liens établis au fil des ans et en continuant de s’ouvrir au monde. Enfin, je dois remercier le travail des traducteurs René Montes, Isami Nakasone, Denys Bélanger, Christine Balta, Marco Antonio Campos et Francis Catalano, sans qui le numéro n’aurait ni cette ampleur ni cette qualité.
Bonne lecture!
Stéphane Despatie
[1] Titre emprunté à une section de Naître et vivre et mourir de Bernard Pozier.