Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Le souffle de partout  4

Des textes de

  • Ludovic Champagne Carignan, Treize textes tirés de L’urinéversiblevers 6
  • Paul Dallaire, Bulles de belles et bonnes bulles 20
  • Mathieu Croisetière, Une prière dans le noir 25
  • Ariane Gélinas, Les bêtes penchées 35
  • Patrick Boulanger, Les mâles paradoxes ou Avant la roue 41
  • Liliana Ancalao Meli, Poèmes tirés de Rokiñ : provisiones para el viaje. 48

Dialogue

Douze poètes contemporains de Tunisie

  • Dossier préparé par Francis Catalano 61

Des textes de

  • Moncef Ghachem 65
  • Moëz Majed 71
  • Emna Louzyr 77
  • Jihen Souki 80
  • Arwa Ben Dhia 84
  • Imèn Moussa 87
  • Fadhila Chebbi 90
  • Moncef Ouhaibi 93
  • Mohamed Khaldi 100
  • Adam Fathi 103
  • Mohamed Arbi 106
  • Fatma Krouma 109

Le souffle de partout

Des empreintes de vent
sur la monotone masse d’eau.
Le tumulte des eaux devient immense.
Des fleuves enragés
descendent vers la vallée.
Victor Manuel Mendiola

Des cartes, des indications sommaires, un sens
À leur imaginaire encombré de figures intimes.
Marcel Labine

La réponse a lentement perdu sa géographie
pour devenir une attention qui me fait arriver
sans cesse dans ce monde.
Carole Forget

 

Le souffle des poètes peut venir de partout comme il arrive qu’un vent vienne de la Mauricie, mais aussi parfois de la Tunisie ou de l’Argentine. Le souffle vient parfois de très loin en soi, et parfois il vient d’un rythme, d’une musique, de quelque chose, qui pousse, comme le vent, en provenance d’on ne sait où, mais avec une force qui défie tout sédentaire. La poésie « déménage » souvent et dans son sillage, elle traîne une poussière de roche, des sons de toutes sortes ou encore un parfum doux qu’on ne soupçonnait pas.

Dans la première partie du numéro, nous irons à la rencontre de plusieurs poètes. Ludovic Champagne Carignan, qui publie pour la deuxième fois en nos pages, nous offre aujourd’hui une suite intitulée « L’urinéversiblevers », tirée d’un recueil éponyme en gestation, aussi audacieuse que rigoureuse. Paul Dallaire, avec « Bulles de belles et bonnes bulles », explore une poésie orale, sonore, et place ainsi, au coeur de l’expérimentation, les étapes difficiles de la vie. Il nous rappelle que la poésie, même avec des sujets délicats, peut aussi être ludique. Mathieu Croisetière propose « Une prière dans le noir », une suite percutante, empreinte de la lucidité de son regard, qu’il dirige à travers de sombres lunettes sur l’environnement ordinaire, habité par ce sentiment d’impuissance qui sévit lorsque ça ne va pas : « J’imagine un cri dans la soupe / une prière dans le noir / mais pas celui de la nuit / celui de la mélasse qu’il y a dans l’armoire ». Ariane Gélinas signe ensuite « Les bêtes penchées », une première publication dans Exit pour cette autrice bien connue pour ses romans fantastiques. « [R]êver l’espace pour la foudre », écrit-elle avec justesse. « Dans l’orage les tempêtes les carnages », écrit quant à lui Patrick Boulanger, dans sa magnifique suite « Les mâles paradoxes ou Avant la roue » : un auteur à (re)découvrir. Puis, pour clore la section régulière du numéro en beauté, Liliana Ancalao Meli, grâce à une traduction de l’espagnol proposée par Flavia Garcia, nous offre des poèmes tirés de Rokiñ, un recueil publié originalement à Espacio Hudson en 2020, un éditeur situé en Patagonie, en Argentine.

Pour la partie Dialogue, notre collaborateur Francis Catalano nous présente le dossier « Douze poètes contemporains de Tunisie : nous étions dans le premier langage de glaise ». Avec les poèmes de Mohamed Arbi, Arwa Ben Dhia, Fadhila Chebbi, Adam Fathi, Moncef Ghachem, Mohamed Khaldi, Fatma Krouma, Emna Louzyr, Moëz Majed, Imèn Moussa, Moncef Ouhaibi et Jihen Souki, on a accès à différents poètes de la Tunisie, et on voyage entre des textes créés originalement en français, et d’autres, traduits de l’arabe. C’est donc à la lecture d’une sorte de minianthologie qu’on vous invite, espérant que vous aimerez, tout autant que nous, vous abandonner à ces multiples propositions que nous avons rarement la chance, au Québec du moins, de trouver sur notre table de chevet. Comme s’il s’agissait d’un polaroïd de Carthage, serti dans un joli cadre.

Bonne lecture !

Stéphane Despatie