Sommaire
Introduction
- Stéphane Despatie, Désormais, un jardin 4
Des textes de
- Olivier Bourque, Cratère de morues 6
- Michèle Moisan, La noyée 23
- Sylvain Turner, In memoriam (extraits) 30
Dialogue
Des formes d’amour
- Dossier préparé par Gérald Gaudet 43
Avec textes et entretiens
- Geneviève Boudreau 45
- Niicholas Dawson 63
Désormais, un jardin
Ce matin de nouveau je me suis réveillé
Nâzim Hikmet
dehors, un insecte gelé s’accroche au carreau
Marie-Claire Bancquart
Quelque part, les patientes pluies
commencent à polir tes os
Liliane Wouters
Nous sommes toujours accompagnés, et très souvent plus qu’on ne croit, lorsqu’on entame l’écriture d’un projet. Bien sûr, ceux et celles qui ont eu des lecteurs privilégiés ou des éditeurs entendent parfois des voix, dirions-nous, lorsqu’ils reconnaissent ici un tic d’écriture, là une béquille, et plus loin quelque chose qui ressemble davantage à une idée qu’à de la poésie, et puis peut-être, à quelques endroits, une phrase se glisse, ou un procédé, qui sert l’écriture, qui pousse à écrire, mais dont on doit sacrifier la construction pour n’en conserver que l’essence, afin d’éviter de trop montrer au lecteur les ficelles de la création. Mais nous sommes aussi accompagnés par nos nombreuses lectures, par les différents univers artistiques qui nous ont marqués au fil du temps, et puis d’une manière parfois insidieuse, il y a tous les textes lus très récemment qui viennent en plus teinter l’encre. Et il y a la vie. Ou la mort. Les sujets que l’on veut éviter, mais qui nous gouvernent. Les sentiments, comme l’enthousiasme, et les peurs qui nous possèdent. Il y a tout ça. Et il faut se faire un jardin, cultiver avec cette terre, faire avec la vie et l’éphémère qui le traverse. Il en va de même pour la lecture. Nous lisons avec ce que nous sommes, avec les bagages que nous traînons et ceux que l’on abandonne ou qui nous échappent.
Dans ce no 116, vous aurez le privilège de lire deux fascinants entretiens menés par Gérald Gaudet : l’un avec Geneviève Boudreau, l’autre avec Nicholas Dawson. Les deux poètes nous ouvrent généreusement leur porte. C’est aussi stimulant que touchant à lire. Dans la section régulière, nous pouvons lire des textes d’Olivier Bourque qui nous offre Cratère de morues, une suite moderne qui nous raconte autant qu’elle retient une part de mystère. Suit Michèle Moisan, qui nous propose La Noyée, une suite où la nature fréquente les lignes électriques et côtoie les GPS sans en perdre sa beauté, puis, finalement, nous lirons Sylvain Turner qui nous donne accès à des extraits de In memoriam, un recueil qui paraîtra en 2025 ; on y lit la fragilité, le rythme qui pourrait décider d’un dernier battement, les directions que l’on choisit de prendre au milieu des mots que la vie parsème sur notre route.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie