Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Construction à quatre mains 3

Des textes de

  • Jonathan Lamy, j’ai trop peu de visages 5
  • François Charron, L’étoile de la perception 11
  • Serge Patrice Thibodeau, Solo 25
  • Stéphane Despatie, Pièces de guerre 41

Dialogue

  • Construire dans la parole de l’autre
    Dossier préparé par France Mongeau
    avec des poèmes de cinq duos : Danny Plourde, Jean-Philippe Tremblay, Kim Doré, Jean-François Poupart, Sylvestre Clancier, Bruno Doucey, Carole David, Jean-Marc Desgent, Monique Deland, Diane Régimbald
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Construction à quatre mains

 

Auprès d’une autre à la distance d’une paume.
Leonardo Sinisgalli

Se mit à réciter un peu n’importe quoi
Des vers qu’il avait faits à l’automne dernier
Et qu’il avait en vain portés chez Gallimard

Aragon

 

Quand arrive l’automne, le poète pense parfois à la rentrée littéraire. Celle où il se sent actif comme créateur (la saison est habituellement inspirante et chacun le sait; les feuilles mortes se ramassent à la tonne…), mais aussi comme celle où, trop souvent, il constate son absence ou l’absence du genre dans les médias. À l’instar des salons du livre, où foisonnent les ventes et autres échanges souvent éloignés de l’écriture bien qu’étroitement liés au livre, les rentrées littéraires sont pour les poètes un mélange de petits deuils et de petites joies qui infiltrent peut-être l’écriture, mais qui n’entravent jamais sa vitalité.

Le choix de poèmes que nous publions dans ce nouveau numéro témoigne assez bien de la vigueur de la poésie québécoise actuelle. Vous pourrez donc lire, dans un premier temps, des textes signés par Jonathan Lamy, François Charron, Serge Patrice Thibodeau et Stéphane Despatie. En seconde partie, pour la section Dialogue, France Mongeau a eu l’idée originale de lancer un défi à des duos d’écrivains qui ont accepté, chacun à sa manière, de « construire dans la parole de l’autre ». Lorsqu’on connaît l’univers littéraire de tout un chacun, la lecture des cinq duos, composés respectivement de Danny Plourde et Jean-Philippe Tremblay, Kim Doré et Jean-François Poupart, Sylvestre Clancier et Benoît Doucey, Carole David et Jean-Marc Desgent, ainsi que Diane Régimbald et Monique Deland, montre que les auteurs ont réussi, grâce à cet exercice, à créer des textes qui contiennent à la fois les couleurs de chacun et les traces de cette rencontre littéraire. Ces nouveaux lexiques, ces nouvelles manières d’entrer dans le poème ont peut-être déclenché, qui sait, de nouveaux procédés et surtout, de nouvelles interrogations sur la poésie et sur sa spécificité. Pour le lecteur, il va sans dire que ce jeu formel nous permet de lire non seulement un inédit de ces auteurs, mais aussi de les découvrir sous un autre angle. Aussi, ces textes, pour des questions de direction, mais aussi, pour des raisons pratiques, ne se retrouveront peut-être jamais en livre et donne une raison de plus à la revue d’être fière d’exister! À vous, maintenant, de les découvrir…

 

Bonne lecture !

Stéphane Despatie