Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, Détonner, nommer 3

Des textes de

  • Marco Geoffroy, À gauche de l’épicentre 5
  • Annie Landreville, Nuits malcommodes, suite numéro 2 13
  • Tessa Hovington, Pas pour les filles 25
  • Stéphane Despatie, Au 10, rue de Baci ; des voyelles colorées, des consonnes ivoire et des dettes 31
  • Francis Catalano, Esquisses de Lisbonne 43

Dialogue

  • Le nom, entre stupeur et apaisement
    Dossier préparé par Gérald Gaudet
    Entretiens avec Martine Audet et Normand de Bellefeuille
    58

 

Détonner, nommer

Je regarde le présent fêlé.
Laura Solórzano

Je vois sa tête roulant dans tout l’espace,
Et la lumière qui s’en écoule, telle de la mélasse.
Gerrallt Lloyd Owen

La journée, après tout, peut encore
devenir trajectoire.
Walter Helmut Fritz

 

Si ça prend parfois une oreille d’accordeur pour mettre en rapport des textes qui n’avaient pas choisi d’être ensemble (c’est tout le défi des ouvrages collectifs), il arrive aussi que les notes perdues et les accords dissonants collaborent d’eux-mêmes au sein d’une harmonie atonale aussi stimulante qu’inespérée. C’est ce qui s’est produit avec ce numéro, où on n’a pas eu à secouer beaucoup les fils électriques ou « la poussière mortelle » pour dégager, loin des vieux discos ou des airs entendus, la mélodie du fils ou le cri de la fille au beau milieu d’une quête de tranquillité. On a cherché une pause au milieu de « la musique / au plancher », une place pour écrire entre des graffitis imposants, un endroit où poser la tête; on a trouvé une poésie qui nomme, autant qu’elle détonne parfois, une poésie qui questionne, et qui se dessine entre les ecchymoses, car elle n’a pas peur de trébucher, de chuter même, en bas d’une scène punk ou autre, afin de toucher le sol pour mieux décrocher le ciel. Par les soirs, les nuits ou les rues de Lisbonne, on se permet également d’errer et de trouver, finalement, les images qui s’imposent à nous comme autant de beaux bijoux ou, au contraire, comme de durs constats que nous aurions préféré éviter. Dans la section régulière du numéro, nous allons à la rencontre de l’univers des poètes Marco Geoffroy (« À gauche de l’épicentre »), Annie Landreville (« Nuits malcommodes, suite numéro 2 ») et Tessa Hovington (« Pas pour les filles »), qui publient pour la première fois en nos pages, et nous retrouvons les auteurs Stéphane Despatie (« Au 10, rue de Baci : des voyelles colorées, des consonnes ivoire et des dettes ») et Francis Catalano (« Esquisses de Lisbonne »), tous deux membres de l’équipe de la revue Exit. Il y avait des années que nous n’avions pas lu de nouveaux poèmes de Despatie, et quant à Catalano, c’est presque à la lecture d’un journal d’écrivain qu’il nous convie grâce à ses calepins de voyageur.  Déracinez l’auteur et il trouvera ses racines…

Dans la section Dialogue de la revue, vous pourrez lire « Le nom, entre stupeur et apaisement », un dossier préparé par Gérald Gaudet, où il s’entretient avec les poètes Martine Audet et Normand de Bellefeuille. Grâce à la précieuse collaboration récurrente de Gérald, nous avons accès à la table de travail de grands poètes, nous voyons leurs outils sur l’établi, nous découvrons, équipés de leurs propres lunettes, les mondes dont ils vont remplir leurs livres. Pour un laboratoire de création comme la revue Exit, ces échanges dans l’antichambre apportent beaucoup.

Bonne lecture !