Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, La craie d’Homa 3
Des textes de
- Joanie Lemieux, Mécanique de la mue 7
- Marie St-Hilaire-Tremblay, Comme la braise explique l’allumette 13
- Laurence Gagné, Bleu coquerelle 19
- Monica Bolduc 29
- Virginie Savard, Des passages pour l’orage 37
- Silvina López Medin, Poèmes extraits de Esa sal en la lengua para decir manglar 49
Dialogue
- Hochelaga-Maisonneuve
Dossier préparé par Jonathan Lamy
avec des textes de : Benoit Bordeleau, François Godin, Nelly Desmarais, Renée Gagnon et Patrick Poulin, Noémie Pomerleau-Cloutier, Patrick Lafontaine, Rachel Gamache, Mélanie Jannard, Bertrand Laverdure, Emmanuel Deraps, Amélie Hébert, Catherine Poulin et François Guerrette 57
La craie d’Homa
le silence s’accroche au corps
André Roy
quand la noirceur me cherche
mes plaies s’allument
Fredric Gary Comeau
la douleur est à quatre pattes
au haut des marches
Claude Paré
elle cherche le sourire au fond des plaies
Sonia Lamontagne
je ne trouvais d’accueil que parmi les épines
Roxane Desjardins
Le numéro 90 regroupe, pour sa section régulière, des textes de Joanie Lemieux, Marie St-Hilaire-Tremblay, Laurence Gagné, Monica Bolduc, Virginie Savard et Silvina López Medin. Si le fait de ne retrouver que des voix féminines relève surtout du hasard, il faut souligner que la main du hasard a été forcée un peu par la publication de la lauréate (Laurence Gagné avec « Bleu coquerelle ») et des deux finalistes (Joanie Lemieux avec « Mécanique de la mue » et Marie St-Hilaire-Tremblay avec « Comme la braise explique l’allumette ») au prix Geneviève-Amyot 2018, prix remis exclusivement à des femmes. À ces trois univers poétiques féminins se sont joints ceux de Monica Bolduc (après une invitation qui lui fut lancée suite à un passage remarqué en nos pages il y a quelque temps), de Virginie Savard (pour qui il s’agit d’une première publication dans Exit) et de Silvina López Medina (grâce à une superbe traduction de Flavia Garcia). Nous sommes très fiers de présenter toutes ces voix fortes, où les thèmes abordés soulèvent autant de questions sur la confiance et la force que d’émotions causées par des images de beauté, de blessures, de plaies, où on trouve des orages, des animaux de Troie, des atomes de bonheur autant que le repentir et le plâtre qu’il faut pour guérir l’intérieur.
Au fil des ans, les quartiers changent, bien sûr, autant que ce qui nous y attire ou nous en fait partir. Ma relation avec le quartier Hochelaga-Maisonneuve est relativement récente quand on la compare avec celle des gens qui y sont nés, mais elle colore mon histoire depuis plus de trente ans. Enfant de Villeray, j’y suis quand même allé glisser l’hiver, comme bien d’autres jeunes, avant la construction du stade olympique. Mais c’est plutôt parce que j’ai travaillé pour les Expos de Montréal pendant dix ans que j’y ai vécu plusieurs années. À l’époque, au milieu des jeux de marelle improvisés au sol, les enfants dessinaient le logo des Expos les soirs de match sur les trottoirs avoisinant le temple du base-ball. Quelques années plus tôt, j’avais fait pareil dans Villeray pour plaire aux visiteurs qui garaient leur voiture près du parc Jarry (c’est là que les Expos jouaient au début). On y écrivait des mots aussi, des mots qui partaient à la pluie, lavés de leur essence. Était-ce mes premières offrandes littéraires livrées en pâture aux amateurs de sport complètement indifférents à la poésie ? Probablement, ce qui n’était
pas pour m’arrêter. Mais j’aime croire que tout a commencé ainsi. Et c’est cette odeur de craie et de pluie sur le ciment qui est revenue me hanter dès les premiers vers du dossier préparé par Jonathan Lamy et intitulé Hochelaga-Maisonneuve. Vous retrouverez les auteurs Benoit Bordeleau, François Godin, Nelly Desmarais, Renée Gagnon et Patrick Poulin, Noémie Pomerleau-Cloutier, Patrick Lafontaine, Rachel Gamache, Mélanie Jannard, Bertrand Laverdure, Emmanuel Deraps, Amélie Hébert, Catherine Poulin et
François Guerrette. Tous ces poètes ayant un lien profond avec ce quartier nous livrent des inédits inspirés par ce secteur de la ville.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie
ERRATUM : Lors de la publication du numéro 83, nous avons malencontreusement confondu le poète et professeur de l’Université du Québec à Rimouski, Michaël La Chance, avec l’auteur des poèmes publiés, Michaël Lachance. Plutôt que la notice bio-bibliographique publiée, c’est plutôt celle-ci que nous aurions dû lire : « Michaël Lachance, critique d’art canadien, est un spécialiste des questions sociologiques et des poétiques engagées. Il vit et travaille à Québec. De même, il collabore avec différents périodiques comme chroniqueur, essayiste et écrivain. » Nous nous excusons sincèrement pour les inconvénients que cette erreur a pu causer.