Sommaire

Présentation

  • Stéphane Despatie, L’amour des blessures 4

Des textes de

  • Rachel Gamache, Entrelac 6
  • Mélanie Béliveau, chaque fois que tu n’es pas nue un petit oiseau meurt 16
  • ouise Bombardier, Feux d’hiver (extraits) 23
  • Guillaume Asselin, Débâcles (extraits) 32
  • Marie-Ève Comtois, Suite inédite 43
  • François Guerrette, Souvenirs infectés par la lumière naturelle 53
  • Isabelle Courteau, Visage nu 65
  • Éric Roberge, Rondeurs d’oxygène 74

Dialogue

  • Un jour, nous écrirons les lendemains !
    Les lauréates du prix Geneviève-Amyot 2022
    Dossier préparé par Stéphane Despatie
    Avec des textes de Sibylle Bolli, Gabrielle Blain-Rochat, Suzanne Lafrance, Corinne Larochelle, Marilyne Busque-Dubois
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L’amour des blessures

J’oscille dans l’apesanteur entre le fragment
et la brisure, entre l’opprobre et la réparation.
Paul Chanel Malenfant

au seuil de dire
mon corps chuchote d’invisibles dédicaces
Laurent Poliquin

Mais j’ai le corps comme un nuage
Qui se transforme sous ton regard
Jean-Paul Daoust

Nous mesurons
notre échéance
pas à pas
Claudine Bertrand

« Nous traînons des cassures » (Guillaume Asselin) mais nous avançons « une respiration à la fois » (Éric Roberge) dans ce printemps particulier où les mots fusent de partout, comme si nous venions tout juste de les libérer, comme s’il fallait témoigner rapidement du soleil et de la vie qui se lisent dans les coutures de la peau, surprenant vêtement, révélant davantage que bien des ornements. Nous regardons le miroir comme « les états du lac » (Rachel Gamache), observons les effets des petites et grandes catastrophes, ceux de l’éclairage, et on se demande si on préfère la lumière ou les feux de l’hiver, si la solitude vaut davantage que les grands rassemblements, et on se dit que, peut-être, « dans le fond on ne veut pas guérir » (Mélanie Béliveau).

Dans ce nouveau numéro, nous avons le plaisir d’accueillir à nouveau des textes de Rachel Gamache qui nous donne à lire « Entrelacs », puis suivent les poèmes de Mélanie Béliveau qui, avec « chaque fois que tu n’es pas nue un petit oiseau meurt », publie pour la première fois en nos pages, tout comme Louise Bombardier, qui nous présente « Feux d’hiver », des extraits d’un livre en construction. On lira ensuite « Débâcles » de Guillaume Asselin, qui nous offre lui aussi, pour la première fois en nos pages, des extraits d’un livre en devenir. C’est d’ailleurs fascinant de lire dans sa suite l’expression « hommes-chiennes » alors que Louise Bombardier a déjà signé une pièce intitulée « Ma mère chien ». Ces nouveaux et nouvelles poètes publiant dans Exit nous rappellent d’ailleurs, et bien involontairement de leur part, l’importance pour une revue d’être toujours attentive aux différentes voix. Ensuite, Marie-Ève Comtois, dont nous n’avions pas publié de textes depuis longtemps, nous présente une suite inédite, sans nom, puis François Guerrette, fidèle collaborateur de la revue, nous offre un autre morceau d’une œuvre en de­ve­nir, lancée comme « une boule de bruit dans l’univers », et qui s’intitule « Souvenirs infectés par la lumière naturelle ». Isabelle Courteau présente « Visage nu », magni­fique suite, et finalement Éric Roberge, en fidèle poète d’Exit, nous propose « Rondeurs d’oxygène », une longue suite nous permettant de poursuivre le dialogue avec ses mots et d’assister à l’évolution de sa démarche.

Encore une fois, avec ce numéro 107, nous sommes fiers de ce bel équilibre entre les textes des habituels poètes de la revue et des voix que l’on découvre. Le numéro se termine sur un dossier intitulé « Un jour, nous écrirons les lendemains ! » présentant les lauréates et les mentions du prix Geneviève-Amyot 2022, qui, organisé par le Bureau des affaires poétiques, s’adresse à l’ensemble des poètes professionnels et amateurs francophones de toutes nationalités, et récompense ces derniers pour des textes inédits. Nous avons donc la chance de lire Sibylle Bolli avec « Son visage de ciel parti », ainsi que Gabrielle Blain-Rochat pour « Compter ses dents de lait », puis nous retrouvons la poésie de Suzanne Lafrance avec « Le bercement du cercle », et celle de Corinne Larochelle avec « D’outre-mer », les deux ayant déjà publié dans la revue, pour finalement, découvrir une suite sans titre de Marilyne Busque-Dubois. Ce prix est, chaque année, une belle occasion pour nous de diffuser des textes choisis par des gens extérieurs à l’équipe dont nous apprécions le jugement littéraire et la sensibilité.

Bonne lecture !

Stéphane Despatie