Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, Aller simple 5
Des textes de
- Nicholas Giguère, Les étapes de la désintoxication
(version accélérée) par /pour David Bowie 7 - Odelin Salmeron, Suite inédite 13
- Éric Roberge, L’avis de la cruauté 19
- Dominique Lauzon, Deux écritures suivi de Le sourire a séché sur ta lèvre 35
- Serge Lamothe, Litanies d’octembre 43
- Pierre Ouellet, Cran d’arrêt 59
Dialogue
- Les mots, une image et un vide
Dossier préparé par Stéphane Despatie avec des poèmes de Jean-Paul Daoust, Pascale Bérubé, Rachel Gamache, Marc Arseneau, Guy Marchamps,
Kateri Lemmens, Monique Deland et Virginie Beauregard D. 71
Aller simple
Je reste sous le poids de ton dernier regard inhabité.
Germaine Beaulieu
dans l’attente de tes mains
je déshabille l’aube en autant de colères et de fleurs
Mélanie Béliveau
je définis l’imprécision du silence
pour être correct dans les débris
Carol-Ann Belzil-Normand
Je suis l’abandon
De ta main dispersée
Alicia Gallienne
Si on peut affirmer que la précision, dans plusieurs cas, c’est le fait d’éviter ou celui de tracer le contour du précieux, on peut dire que la poésie est un curieux mélange de précision et de chaos. C’est entre autres ce qui la rend si importante et si singulière à nos yeux. Et dans ce numéro d’Exit, à l’intérieur même des textes de tout un chacun, et d’autant plus lorsqu’on voyage d’un univers à l’autre, ce passage du diffus à l’aigu (et vice versa) est révélateur de ce qu’on tente de nommer autant que de ce qu’on essaye d’éviter. Se lisent donc les tempêtes intérieures comme le résultat d’une écriture au couteau (pour paraphraser Annie Ernaux). Dans la section régulière du numéro, vous irez à la rencontre de Nicholas Giguère qui signe Les étapes de la désintoxication (version accélérée) par/pour David Bowie, de Odelin Salmeron qui nous offre une suite inédite, de Éric Roberge qui présente L’avis de la cruauté, de Dominique Lauzon qui revient dans nos pages avec Deux écritures suivi de Le sourire a séché sur ta lèvre, de Serge Lamothe qui propose Litanies d’octembre et de Pierre Ouellet qui conclut d’une façon formidable cette partie avec Cran d’arrêt.
Pour la seconde partie du numéro, nous avons invité huit poètes à écrire sur la perte d’un ami écrivain. Je caressais l’idée depuis assez longtemps, mais étant incapable moi-même de me prêter avec succès à l’exercice, je repoussais le
projet, car je tenais à y participer. Hélas, je n’y suis pas arrivé. Comme si ces auteurs disparus m’avaient laissé, sans le vouloir (j’espère !), avec le sentiment de ne pas être autorisé à parler d’eux pour toutes sortes de raisons plus ou moins valables. Gilbert Langevin, Denis Vanier, Gaston Miron, Robbert Fortin, Louise Blouin, Hélène Monette ou Claude Beausoleil, pour ne citer que ceux-ci, sont des gens que j’ai fréquentés, à un moment ou à un autre, mais la vie, avec ses hasards et ses blessures, m’a laissé cette impression qu’il était préférable pour moi d’observer le silence face à leur départ. Et si je doute que tout ça soit juste, l’impression, elle, demeure forte. Enfin. Tout ça pour dire que je suis très touché par les poètes qui ont répondu à l’appel. Ils et elles l’ont d’ailleurs fait en toute humilité et avec beaucoup de grâce, ce qui force mon admiration. Vous aurez donc le privilège de lire, dans un dossier intitulé Les mots, une image et un vide, des textes de Jean-Paul Daoust, Pascale Bérubé, Rachel Gamache, Marc Arseneau, Guy Marchamps, Kateri Lemmens, Monique Deland et Virginie Beauregard D. Des poètes que j’aime beaucoup et que je remercie tendrement.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie