Sommaire
Présentation
- Stéphane Despatie, La persistance du temps 5
Des textes de
- Madeleine Monette, Instant qui nous tient suivi d’Un ruban de mer 7
- Pedro López Adorno, Un aimant et autres poèmes 13
- Michel Pleau, En ce moment le ciel 19
- Maria Grazia Calandrone, Nous étions faits de stupeur
Dix fragments sur l’évolution 25 - Daniel Leblanc-Poirier, Sacré cœur de plasticine 39
- Jean Perron, Suite inédite 45
- Guy Marchamps, Ailes de carton 57
Dialogue
- Nous écrirons encore demain !
Les lauréats du prix Geneviève-Amyot 2021
Avec des poèmes de : Marie-Hélène Voyer, Bruno Lemieux, Rose Saudrais et Alycia Dufour 72
La persistance du temps
on n’entre pas dans le désir
on l’observe
Carole Forget
D’un cri
le silence occupe ce lieu
inédit.
Jean Royer
tu écris sans savoir pourquoi
une contre-langue
André Roy
Sommes-nous arrivés à l’heure des montres molles du célèbre peintre catalan? On ne sait pas, mais chose certaine, le temps est devenu, sinon une notion élastique, à tout le moins un concept à repenser. Dans l’ère qui nous gouverne, nous repoussons sans cesse les échéanciers de la vie pratique pendant que notre propre date de péremption, elle, stagne. Il y a un décalage. Et c’est peut-être cet écart temporel et ce lâcher-prise sur le sablier habituel qui poussent plusieurs créateurs à s’inspirer du temps plus que jamais. À même les titres de ce numéro, on retrouve les mots « instant » et « moment », mais aussi un titre, révélateur, à l’imparfait (« Nous étions faits ») et deux autres impliquant des matières différentes de celles, naturelles, que la nature impose. Ainsi, on se retrouve avec un « cœur de plasticine » et des « ailes de carton », ce qui, somme toute, nous aide à nous envoler et à retrouver une certaine naïveté. Ce qui participe aussi de la fabrication au sens noble : le côté artisanal rejoint l’artistique.
C’est avec plaisir que l’on vous invite à lire les textes de Madeleine Monette, qui publie « Instant qui nous tient » suivi d’« Un ruban de mer », une suite de textes inspirés de l’artiste en arts graphiques Maria Desmée, dont nous ne pouvons malheureusement reproduire les œuvres ici, puis les textes de Pedro López Adorno, coiffés du titre « Un aimant et autres poèmes » (et traduits de l’espagnol par Françoise Roy). Vient ensuite Michel Pleau avec « En ce moment le ciel », puis Maria Grazia Calandrone, qui vit à Rome, avec « Nous étions faits de stupeur / Dix fragments sur l’évolution », dans une traduction d’Antonella D’Agostino et Francis Catalano. On lira ensuite « Sacré cœur de plasticine » par Daniel Leblanc-Poirier, un fidèle habitué de nos pages. L’écrivain, musicien et artiste visuel Jean Perron poursuit avec une « Suite inédite », puis on termine avec Guy Marchamps et sa suite « Ailes de carton ».
La section Dialogue de la revue pour ce numéro, intitulée « Nous écrirons encore demain ! – Les lauréats du prix Geneviève-Amyot 2021 », regroupe quant à elle les poètes du prix Geneviève-Amyot 2021. Les honneurs reviennent cette année à Marie-Hélène Voyer (1er prix), Bruno Lemieux (2e prix), Rose Saudrais (3e prix) et Alycia Dufour (mention), dont nous présentons ici les textes. Alycia Dufour publie « La nuit est faite pour les petites filles folles », Rose Saudrais nous présente « Fausse coupe », Bruno Lemieux donne à lire « Nos marées intérieures », et Marie-Hélène Voyer nous offre « Sous les combles », titre qui a inspiré Alain Reno pour la page couverture du numéro 103 d’Exit. Encore une fois, notre association avec Le bureau des affaires poétiques (qui organise ce concours) permet de regrouper et de lire de beaux et intéressants textes qui se glissent à merveille dans nos pages. Le mariage avec la section régulière du numéro est, à notre avis, très harmonieux.
Bonne lecture !
Stéphane Despatie